Le service civique créé en 2010, propose aux jeunes de 16 à 25 ans de s’engager dans une association ou une mission afin de découvrir la vie active et de renforcer la citoyenneté. A la base ce service civique est une très bonne chose pour les jeunes volontaires qui décident de s’engager et choisissent leur mission.
Malheureusement, ce projet, était dans l’optique de devenir obligatoire. Rendre le service civique obligatoire consiste à une privation des libertés des jeunes, les empêchant de choisir des dates propices pour cette mission et ne les laissant plus libre du volontariat. Ainsi le SGL se place contre cette proposition qui n’est pas propice à l’engagement et l’épanouissement des jeunes et notamment des lycéens. De plus, le sens du civisme lors de cette mission se dégage largement de l’engagement volontaire.
Afin de privilégier l’engagement lycéen, il existe de nombreuses autres méthodes et progrès à faire. Tout d’abord, cet engagement n’est pas favorisé par l’état. Celui-ci souhaite augmenter cet engagement par un service civique obligatoire mais, au quotidien, aucun moyen n’est mis en place pour pousser les jeunes à s’engager. Les moyens ne sont pas assez conséquents, les CVL ne disposent que peu d’argent, par exemple, pour proposer des projets réalisables. Ensuite, les lycéens, qui ont déjà un emploi du temps chargé, doivent manquer les cours s’ils veulent s’engager, ces heures manquées ne sont pas justifiées, elles deviennent donc des absences vues négativement (en particulier par les écoles qui recrutent sur dossier). De plus rien n’est mis en place par le lycée pour que ces élèves rattrapent correctement les heures manquées. L’engagement lycéen est donc réservé à une élite de gens extrêmement motivés.
En plus de ne pas être aidé, les lycéens ne sont pas écoutés. Les instances qui leur sont accessibles sont des instances consultatives et non décisionnaires, ils se sentent donc inutiles face à un gouvernement qui ne tient généralement pas compte de son avis. Simplement, à partir du moment où une séparation a lieu entre les instances lycéennes et les instances « d’adultes »(décisionnaires), cela montre un échec au niveau de l’intégration des jeunes dans la société. Aujourd’hui, en rendant le service civique obligatoire le gouvernement continue dans une démarche qui n’est pas la bonne. Il oblige les gens à s’engager alors que paradoxalement aucun moyen n’est mis en place pour que ceux-ci se sentent écoutés, aidés et utiles. Ce paradoxe se poursuit encore dans la mesure où une demande actuelle de service civique sur 4 est refusée. Le service civique pourrait être une formation à la citoyenneté et à la découverte du monde notamment avec des missions humanitaires. Celles-ci permettraient aux jeunes et aux lycées de découvrir le monde et la vie en se sentant utile aux autres. Si au lieu d’obliger tous les jeunes à faire un service civique on permettait à ceux qui le veulent vraiment et qui ont un projet de le faire, cela serait plus utile.
L’engagement lycéen est une des priorité du syndicat, ainsi, en concentrant les moyens du gouvernement sur la formations des jeunes qui souhaitent s’engager, de l’aide pour les pousser à s’engager et surtout de la communication sur les instances afin que chacun puisse décider ou nom de son engagement, les lycéens pourraient ainsi s’épanouir d’avantage et selon leur volonté propre.
Décidons ensemble de remettre la solidarité au coeur de notre société : cela passe d’abord et avant tout par l’éducation.
Contribution d’Alexia Rebeyrolle